mardi 4 décembre 2012

L'imposture des facteurs de dose. Le cas du plutonium 239



Les tables des facteurs de dose sont des commodités incontournables comme le sont les tables des racines carrées. Elles évitent une fatigue inutile en fournissant des valeurs pré-calculées. Mais encore faut-il  que ces valeurs de radioprotection qui sont à la base de tous les calculs ultérieurs soient exactes en ce qu'elles ont pour mission sacrée de protéger non seulement la vie individuelle mais ni plus ni moins que la vie sur terre des agressions de l'industrie radioactive. Encore faudrait-il aussi que les spécialistes qui emploient à tour de bras ces facteurs de doses pré-calculés soient à même de savoir les recalculer ne serait-ce que pour en certifier la qualité. Or c'est loin d'être le cas car ce savoir est dans les universités aussi tabou que ne l'est celui de la bombe atomique. C'est un savoir, aussi simple, élémentaire, qu'essentiel, réservé à une élite triée sur le volet de l'intérêt. Or si nous partageons pleinement le tabou explosif nous ne pouvons en aucune sorte convenir de ce tabou de radioprotection. Nos vies nous appartiennent. Cessons de croire en ces klowns, ces ignorants et ces malfrats prétentieux.


Le facteur de dose par inhalation le plus pénalisant du plutonium 239 s’élève 4,70E-5 Sv/Bq. Cette valeur d'absorption pour 1 Bq est une valeur intégrée qui enregistre les désintégrations qui auront cours dans l’organisme en 50 ans du fait de l'inhalation de ce Becquerel. Ce Sv/Bq interne correspond de la sorte à une somme d'émissions internes qui sont calculées en tenant en compte de la période biologique d’évacuation de l’élément (deux siècles…) grâce à laquelle l’organisme parvient à se libérer d’un certain nombre d’atomes radioactifs avant que ceux-ci ne désintègrent dans le corps. (Pour le Pu239 l’activité encaissée en 50 ans correspond à 91,8% de l’activité physique émise. Sans être négligeable la réduction par excrétion reste ici modeste du fait de la lenteur de cette évacuation biologique.)

Pour connaître la dose officielle absorbée par une seule et unique désintégration il est nécessaire de diviser ce facteur de dose par le nombre d'émissions probables qui se dérouleront en 50 ans. Compte tenu de la demi-vie biologique du Pu239  cette activité dans le temps se ramène à 1,45E9 émissions. (1 Bq/1,108E-10 λe) * 1-(EXP(50*31536000*-1,108E-10  λe)) = 1,45 milliard. (L’activité physique de cette même masse durant ce même temps est de 1,576 milliard d'émissions.) Autrement dit incorporer 1 Bq de plutonium 239 c'est éprouver dans le temps 1,45 milliard de désintégrations qui, de source officielle, portent à une valeur absorbée totale de 4,70E-5 Sv. Or donc si 1,45 milliard d'émissions valent 4,70E-5 Sv c'est alors que 1 désintégration vaut ipso facto 4,70E-5/1,447E9 = 3,25E-14 Sv. Vérifions la chose: 3,25E-14 Sv/désintégration * 1,447E9 désintégrations dans le temps = 4,70E-5 Sv absorbés. 

Cette valeur établie pour une désintégration alpha du Pu239 a-t-elle un fondement physique solide ? Pour répondre à cette question aussi élémentaire que fondamentale il suffit de calculer la masse de chair qui est nécessaire pour recevoir une si faible dose alors que sa particule α a une énergie de 5,1450 MeV et que sa trajectoire dans l'organisme ne dépasse pas 50 μ, une particule fine immobilisée de cet élément dissipant son énergie ionisante dans une infime masse corporelle de 523,60 ngr. Que cela soit dit sans ambages: il faut une masse de chair de 253,94 kg pour qu’une telle énergie se voit diluée en une si faible dose. (5,1450 MeV*1,602E-6 Erg par MeV*10 EBR)/(3,249E-14 Sv/Bq * 100 Erg/gr * 100 Rad/Sv) = 253,94 kg. On peut également constater que le rayon de cette masse supposée avoir encaissé l'irradiation (2,5394E5 cm3/((4/3*3,14159)^1/3))) = 39,27 cm soit 392736 μ est irréfutablement incompatible avec la distance parcourue par ce rayonnement dans le matière vivante. Le rayonnement calculé va en effet 7855 plus loin qu'il ne peut physiquement aller. Extraordinaire performance pataphysique s’il en est. La dose est par ce biais baissée de 484,61 milliards de fois. Une si énorme masse pour absorber une seule désintégration alpha et pour autant une dose ionisante si faible par désintégration est physiquement impossible. Ce facteur de dose interne dont se gargarise la mal nommée radioprotection (radioagression lui rendrait mieux justice) est lui aussi dépourvu de toute base scientifique objective. Il est fait pour maquiller numériquement des doses ponctuelles intenses en faibles doses aux yeux de tout ceux qui ne savent pas composer un facteur de dose par eux mêmes; c’est-à-dire pratiquement tous, "physiciens nucléaires" compris. Il est faux et mène une sourde guerre atomique sale contre l’humanité.  

4 commentaires:

s.servant a dit…

Bonjour, votre article est très intéressant , mais ne serai t-il pas possible d'avoir un discours plus pédagogique est moins technique et tenter de vulgariser la démonstration pour la rendre accessible à un plus large public ?

La terra non ha uscite di emergenza. a dit…

Monsieur.

Vous avez pleinement raison nous ne le savons que trop. Mais nous avons déjà publié des papiers un peu moins techniques sur le sujet. En outre si l'on n'entre pas dans les détails on passe vite pour un simple idéologue. Or nous souhaitons aussi, pure illusion..., tenter d'éveiller quelques savants du secteur...dont certains nous lisent.
Cordialement.

Lionel a dit…

J'adhère à cette position du refus de la mauvaise vulgarisation assimilée à de l'incompétence.
De plus et comme je l'ai déjà signifié, il n'est pas besoin d'être physicien pour suivre le raisonnement hors calcul, il est d'une logique implacable !

La terra non ha uscite di emergenza. a dit…

Un calcul de dose est en pratique un calcul de dilution. En combien se dilue un poison qui se crée sur place au fil du temps telle est dans fond la question que l’on se pose. On sait que plus le poison se dilue dans l’espace moins il fait mal et que moins il se dilue dans l’espace plus il fait mal. (Une chose c’est une cuillère d’arsenic versée dans un bol de café, une autre dans un lac. La même quantité fera plus mal dans le premier cas que dans le second.) On sait aussi que les capacités de dilution de ce poison particulier qu’est la radioactivité sont physiquement limitées, qu’il ne peut pas se diluer plus que cela tout simplement parce qu’il ne peut depuis son point d’origine avancer trop loin dans la matière. Or justement dans les facteurs de dose qui sont là pour mesurer le mal fait cette dilution est extraordinairement exagérée. Voyons le au travers une transposition à échelle macroscopique qui paraîtra ubuesque et irréaliste mais qui reflète exactement et objectivement ce qui se passe au niveau des calculs sans que personne ne s’en rende compte.

Voici la scène. Jojo se verse un verre de rouge et une petite goutte tombe et tâche la blanche nappe dominicale. Mauricette le réprimande.

-Non mais là t’as vu la tâche. Tu peux pas faire gaffe ! Ma belle nappe immaculée ! Foutue !

- Mauricette, t’as des visions ou quoi là !

-Comment ça tu me prends pour Jeanne d’Arc, l’emblème de la femme au foyer ! T’as fait tomber une goutte de rouge ! J’te dis. T’es bigleux ?

-Eh là doucement ma Mauricette adorée. Ouais j’ai fait tomber une goutte de rouge. Et alors. Elle s’est tellement étendue la goutte sur toute la nappe que cela ne voit même pas.

Les facteurs de dose tiennent les mêmes propos que Jojo mais dans un tout autre registre de langue et avec une morgue bien plus hautaine. Notre survie est dans les mains de jojo.