dimanche 18 janvier 2009

Demande d’enquête de l’ONU sur la présence de matières radioactives dans la région de la bande de Gaza

Le 18 janvier 2009

M. Ban Ki Moon
Secrétaire général
Organisation des Nations Unies
Fax : 001 212 963 48 79
E-mailmailto:inquiries2@un.org

Objet : Demande d’enquête de l’ONU
sur la présence de matières radioactives
dans la région de la bande de Gaza

Monsieur le Secrétaire général,

Nous avons l’honneur et le regret de devoir attirer votre attention sur un aspect du conflit dans la bande de Gaza qui nous paraît de la plus extrême gravité et dont les effets persisteront lorsque la paix sera revenue : l’emploi d’armes à Uranium Appauvri.

Nous avons en effet de sérieuses raisons de penser que l’armée israélienne a fait un usage intensif de bombes GBU-39. Or, d’après nos informations, la tête explosive de ces bombes comprendrait non seulement le nouvel explosif DIME (Dense Inert Metal Explosive) dont les effets sur les victimes présentent un caractère inhumain, mais encore une enveloppe constituée d’un alliage métallique à base d’uranium appauvri, servant de pénétrateur anti-bunker et souterrain, à raison d’une trentaine de kilos d’uranium par bombe.

Sachant que, dès les premiers jours de l’offensive « Plomb durci », des dizaines de ces bombes ont été utilisées contre les tunnels du « corridor Philadelphie » à Rafah, que très certainement plusieurs centaines d’entre elles ont été utilisées depuis lors, et que, début décembre 2008, Israël a reçu des Etats-Unis 1000 GBU-39, on peut craindre qu’une trentaine de tonnes d’uranium appauvri soient finalement dispersées dans l’environnement de la bande de Gaza.

A ces quantités pourraient s’être ajoutées celles incluses dans d’autres bombes encore plus puissantes et d’autres types de munitions (comme les obus US APFS-DS tank rounds couramment utilisées par les chars Abrams). Il est possible enfin que les roquettes à plus longue portée dernièrement lancées contre Israël depuis la bande de Gaza contiennent elles aussi de l’uranium appauvri.

Les armes à Uranium appauvri sont, selon de nombreux scientifiques, en bonne partie responsables du « syndrome du Golfe » qui, d’après le rapport officiel remis au Sénat des Etats-Unis en novembre 2008, a rendu malades au moins le quart des vétérans de la « guerre du Golfe » de 1991, soit entre 185 000 et 210 000 d’entre eux. Des milliers en sont morts.

Depuis 1991, que ce soit en Irak, dans les Balkans ou en Afghanistan, les populations vivant et respirant dans les régions où l’uranium appauvri a été répandu sous forme de micro et de nanoparticules, sont elles aussi dramatiquement affectées. Ainsi, d’après le directeur du centre oncologique de Bassora, les décès dus au cancer sont passés de quelque 25 en 1988 à plus de 600 en 1998. Les naissances d’enfants atteints d’anomalies se sont multipliées et ont pris des formes monstrueuses.

Le même malheur risque de survenir dans la bande de Gaza et dans les pays voisins, comme l’Egypte, la Jordanie, et Israël lui-même. En outre, les nanoparticules d’uranium en suspension dans l’atmosphère peuvent voyager beaucoup plus loin encore, de sorte qu’aucune partie de la planète ne se trouve à l’abri de leur contamination.

En s’attaquant à l’ADN des cellules, l’uranium inhalé, ingéré ou passé dans le sang ne multiplie pas seulement les cancers et diverses pathologies, il s’attaque aussi au patrimoine génétique de ses victimes. Il contamine l’environnement pratiquement pour l’éternité, puisque l’U238, principal composant de l’UA, a une demi-vie radioactive de 4,5 milliards d’années.

Les armes à Uranium appauvri présentent donc un caractère génocidaire, voire anthropocidaire, et leur emploi relève du crime contre l’humanité.

Nous avons conscience que seuls des prélèvements sur place et des analyses scientifiques approfondies, multiples, contradictoires et objectives, permettraient soit de vérifier nos craintes en mettant en évidence la présence de matières radioactives, soit de les écarter, ce dont nous nous réjouirions au plus haut point. Dans le premier cas, des mesures de décontamination des lieux et de protection de la population, pour autant qu’il en existe, devraient être prises d’urgence.

C’est pourquoi nous vous demandons instamment de bien vouloir ordonner dans les plus brefs délais une enquête sur le terrain, à la recherche de traces radioactives. Nous présumons que le Programme des Nations Unies pour l’Environnement pourrait en être chargé, puisque lors d’une précédente affaire sur laquelle l’une de nos associations avait eu l’occasion d’attirer votre attention et celle de l’AIEA, cette dernière nous a fait savoir que ce type d’enquête n’entrait pas dans le cadre de ses missions.
Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de notre très haute considération.


Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)
Jean-Marie Matagne, président

Association Internationale pour la Protection contre les Radiations Ionisantes (A.I.P.R.I.)
Paolo Scampa, président

Alain Acariès
Père d’un casque bleu de la FORPRONU (Balkans) décédé des suites d’une contamination avec des nanoparticules issues de l’usage d’armes à l’uranium appauvri
To His Excellency Mr Ban Ki Moon
Secretary-General
United Nations Organisation
Fax : 001 212 963 48 79
E-mail: inquiries2@un.org

Purpose : Request for the UN to conduct an investigation
into the presence of radioactive materials in the Gaza Strip region.

Mr Secretary-General,
With respect and with regret, we feel obliged to draw your attention to an aspect of the Gaza conflict which seems to us to be extremely grave and to have effects that will last long after peace returns : the use of Depleted Uranium weapons.
We have serious reasons for believing that the Israeli Army has made intensive use of GBU-39 bombs. According to our information, the explosive heads of these bombs seem to contain not only the new explosive DIME (Dense Inert Metal Explosive), whose effects on victims can be called inhumane, but also a coating composed of a metallic alloy based on Depleted Uranium, which serves as an anti-bunker and anti-tunnel penetrator - each bomb containing about thirty kilos of uranium.
It is known that from the first days of "Operation Cast Lead" dozens of bombs were used against the tunnels of the "Philadelphia Corridor" at Rafah, and that several hundreds more have certainly been used since then, and that in early December 2008 Israel received from the USA a consignment of a thousand GBU-39s. One can fear therefore that in the end about thirty tonnes of Depleted Uranium will have been dispersed into the environment of the Gaza Strip.
In addition to these quantities, we may include other even more powerful bombs and other types of uranium munitions (such as the US APFS-DS tank rounds which are commonly used by Abrams tanks). It is possible also that the longer-range rockets recently launched against Israel from the Gaza Strip might also contain Depleted Uranium.
In the view of many scientists, Depleted Uranium weapons are largely responsible for the "Gulf War Syndrome" which - according to an official report submitted to the US Senate in November 2008 - caused illness in at least a quarter of the veterans of the 1991 Gulf War, that is between 185 000 and 210 000 of these veterans. Thousands of them have died.
Since 1991, notably in Iraq, the Balkans and Afghanistan, the populations living and breathing in areas where Depleted Uranium was dispersed as microparticles and nanoparticles have likewise been dramatically affected. Thus, the Director of the Oncology Centre in Bassora reports that cancer deaths rose from about 25 in 1988 to more than 600 in 1998. Births of babies with genetic anomalies have multiplied and taken monstrous forms.
The same misfortunes are now likely to occur in the Gaza Strip and in neighbouring areas such as Egypt, Jordan and Israel itself. Furthermore, the nanoparticles of uranium in the atmosphere can travel great distances, so that no part of the world is totally sheltered from their contamination.
When inhaled, ingested or entering the bloodstream, uranium attacks the DNA of the cells and causes increases in cancers and various other pathologies. It also attacks the victims’ genes and genetic inheritance. And it contaminates the environment practically for ever, since U238 - its main component - has a radioactive half-life of 4.5 billion years.
Depleted uranium weapons thus have a genocidal character, and threaten humankind as a whole. Their use amounts to a crime against humanity.
We are aware that nothing short of on-the-spot sampling and scientific analyses of a thorough, multiple, objective and rigorous nature can truly verify our fears by showing the presence of radioactive materials - or can prove our fears to be groundless (for which we would be extremely glad). If radioactive materials are found, measures must be taken urgently to decontaminate the areas, and to inform and protect the local population, as far as possible.
For these reasons we request that you give orders as soon as possible for an investigation on the spot to search for traces of radioactivity. We presume that the UN Environment Program could do this, because one of our groups was told (concerning a previous matter which it had drawn to the attention of your secretariat and the IAEA) that such missions fell outside the scope of the IAEA.
With the highest respect to yourself and your high office.
Yours sincerely,

- Jean-Marie Matagne, President, Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (Action of Citizens for Nuclear Disarmament)


- Paolo Scampa, President, Association Internationale pour la Protection contre les Radiations Ionisantes (International Association for Protection against Ionising Radiation)


- Alain Acariès
Father of a UN blue-helmet peacekeeper in the FORPRONU mission (Balkans) who died as a result of nanoparticles caused by the use of Depleted Uranium weapons.
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